• Mère (9ème)

    Madame Mère n'avait jamais mis de rideaux non plus aux portes-fenêtres de la cuisine ni à l’entrée véranda et je me souviens d'une grande honte qu'elle me fit, un jour où elle me lavait dans une bassine, nue devant ces portes-fenêtres. Les ouvriers passaient régulièrement devant pour demander à petit père, leur patron, quand il était à son bureau, ce qu'ils devaient faire car ils avaient fini le travail qu'il leur avait donné auparavant. C’était organisé ainsi. Il aurait certainement pu organiser cela mieux mais ne l'avait pas fait. Il y avait alors beaucoup de passage d’ouvriers de tous âges devant ces portes.

    Je me mis à pleurer très fort tant j'étais outrée que ces hommes m’aient vue nue (ce n’était pas sûr mais plus que probable.) Cela contraria ma mère qui, bien sûr, ne comprit pas mes cris et me trouva, une fois de plus, embêtante ou même, pourquoi pas, folle. C'était le qualificatif dont elle aimait le plus m'affubler à tout moment, pour tout et pour rien, et moi celui dont j'aimais le moins m'entendre qualifier. Eux devaient pas mal s’en ficher de voir une petite fille à qui sa mère faisait sa toilette, mais pas moi.

    Elle me détermina souvent ainsi. La moindre occasion était bonne. Les mots durs à utiliser contre moi lui plaisaient toujours autant et elle ne s’en privait pas. Je n'étais pas d'accord avec elle car c'était mauvais, absurde et cela montrait bien son absence d'amour à mon égard et même plus : sa haine. Mais passons !

    Elle était si autoritaire et en même temps si limitée ! Comment cette femme aurait-elle pu saisir ma pudeur ? Pour elle, ces pleurs et ces cris n'étaient rien d'autre que caprices de la part d’une fillette ennuyeuse et barbante ; c’était ce qu’elle pensait que j'étais depuis ma naissance et, pour elle, je resterais ainsi toujours. Depuis que j’étais née, elle en avait marre de me supporter. Je vais même à penser qu'elle le faisait exprès pour m'embêter. C'est très possible.

    Madame Mère se serait-elle lavée nue devant cette fenêtre, nue dans une bassine alors que les hommes passaient ? Non, bien sûr. Il est vrai qu’elle ne se lavait pas souvent et que ça se sentait. Ceci ne risquait donc pas d’arriver. Mais ce qui était bon pour elle ne l’était pas pour moi.

    Que nous le voulions ou non, nous sommes forgés par notre famille dans notre enfance, surtout quand elle met le paquet pour cela et nous devenons ce qu'ils nous font. Le résultat est que cela détruit souvent notre vie entière.

     

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    BONSOIR

    L Y D I A

     

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 11 Avril 2014 à 07:41
    Ailonuages

    Tu appelles ton papa "petit" père, qui donne l'impression d'un surnom affectueux, n'avait-il pas plus de considération sur ce que tu disais ? Bisous Lydia

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