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Mère (24ème)
Ce jour j'écris le dernier épisode de mon enfance, jusqu'à ma majorité. Je m'arrêterai là.
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Je vécus ainsi sept longues années pendant lesquelles je n'eus aucune relation avec l'extérieur. Les projets que je fis furent rares et de toute façon ils tombèrent à l'eau les uns après les autres. Madame Mère n'était décidée à en réaliser aucun. Tout ce qui lui importait était que je ne dise rien, ne demande rien, ne fasse pas de bruit ni de vagues (je n'en fis pas et subis ma douloureuse condition sans essayer d'en sortir, sans me rendre compte que je fichais ma vie en l'air) que je sois soumise et obéissante était mon lot habituel.
Je devais laver les carrelages quand j’avais du temps entre l’alimentation des feux de la maison, mais jamais n’avais à faire la cuisine puisque Mère ne le permettait pas. Je faisais le repassage parfois.
L’après-midi, en écoutant la radio, je profitai des « discours aux jeunes » que fit Pierre Mendès France vers mes dix sept ans et j'aimais beaucoup ces discours. Le soir, après avoir débarrassé la table et fait la vaisselle, je m’installai auprès du poste de radio pour écouter les « maîtres du mystère. » D’autres soirs c’était des pièces de théâtre. Ou d’autres émissions. Petit père s’endormait sur la table sitôt le diner terminé et se réveillait quand la pièce était terminée. Il prenait alors un bol de lait chaud et s’en allait se coucher. Moi de mon côté, j’éteignais la radio et prenais le chemin de mon lit à mon tour. Nous n’avions pas très chaud dans les chambres et je devais ajouter des couvertures sur le lit, parfois même, j’ajoutais ma robe de chambre pour avoir plus chaud. Maintenant, je ne pourrais plus vivre dans des conditions de froid pareilles.
Quand ma belle-sœur eut son premier enfant, je pus enfin me mettre à travailler au bureau, ce qui m’occupa au moins l’après-midi. J’avais seize ans et demi et ne fus déclarée à la sécurité sociale qu’à dix-huit ans. Je perdis ainsi un an et demi de cotisation retraite et cela me manque aujourd’hui puisque ça s’ajoute aux trois ans où je restai sans travailler après mon départ forcé par manque de travail puisque l’usine perdait de plus en plus de clients, et aussi par mes grossesses successives, trois. Madame Mère, toujours elle, s'opposa fermement à me déclarer au chômage et je perdis ainsi ces trois années qui auraient pu me donner des points de plus pour ma retraite qui, du coup, est très petite. Cela tomba après la naissance de mes deux fils et la naissance puis la perte de la petite fille qui arriva en troisième position, à cause du problème de « rhésus » qui existait encore. Une année plus tard, je n’aurais pas eu cette crainte puisque le sérum anti-rhésus sortit qui protégea désormais les enfants à naître.
De plus « petite sœur » attendait elle-même son tour pour travailler au bureau. Tout cela contribuait à la mauvaise ambiance existante.
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Je m'arrête là car je n'ai plus grand chose à raconter pour cette période de ma vie sans éclat, sans gaieté, sans intérêt.
Merci à vous qui m'avez suivie.
Je vous souhaite un bon mercredi.
L Y D I A
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Commentaires
2lianneMercredi 28 Mai 2014 à 09:25Merci de nous avoir fait partager un peu de ta vie pas toujours rose ,et cela bien sûr a influencé toute ton existence ,hélas il y a des parents qui s'y entendent pour gâcher la vie de leurs enfants .Bonne journée et gros bisous Lydia
Bonjour Lydia
merci de ton partage
Hier on a commencé les travaux au jardin, mais il ne fait pas fort chaud. je te souhaite une très bonne journée avec notre amitiés bises
Qing&René
Bonjour Lydia
un peu dommage que tu ne continue pas ?
je te souhaite une très bonne journée
avec notre amitiés bises
Qing&René
5AilonuagesVendredi 13 Juin 2014 à 06:36Un petit coucou en passant, j'espère que tu avances dans tes jolies toiles, gros bisous Lydia
Oui j'avance dans mes peintures et j'aime beaucoup ça. C'est le meilleur moment de la semaine que je passe et c'est le lundi.
Gros bisous,
Lydia
Bonsoir Lydia..je passe tard, mais depuis notre retour, j'ai tellement de trucs en route, que j'ai du mal à visiter et commenter chez les amis de blog...j'espère que tu vas bien et que tu continue de faire des toiles qui te correspondent, en mêlant le plaisir de peindre et d'extérioriser tes sentiments et impressions...Je te remercie de tes visites pendant mon absence et de ta fidélité...bon week-end dans ta jolie ville de Bordeaux, et Grosses bises
il y a toujours de l'intérêt dans ce que tu écris
cela nous permet de mieux te connaître
c'est bien de pouvoir écrire
tu as ce don et je te félicite
gros bisous ma douce Lydia
Coucou LYDIA. J'ai fait un clic chez Mousse et je vient de lire un petit bout de ton histoire . Je n'ai pas beaucoup de temps ce matin , mais je vais revenir . Bonne journée ma belle
bisous
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Merci de nous avoir fait confiance en partageant ces tristes épisodes de ton enfance, Gros bisous Lydia * * * * *