-
La femme et le gigot
Un texte que j'aie écrit en septembre 2003.
Je viens de le retrouver et comme je le trouve bien,
Je vous en fais profiter.
_-=µ*µ=-_
"Marie est dans sa cuisine et comme d'habitude, elle rêve...
La pendule sonnant les dix coups la tire vers le réel.
Comme une automate, elle se dirige vers le coin où est suspendu son tablier de devant, dissimulé derrière la porte donnant sur le couloir. Elle l'ajuste puis l'attache dans son dos par les liens. Elle va vers le four et l'allume. C'est bien parti. Il ne lui reste plus qu'à sortir le motif de ce texte du réfrigérateur.
Elle regarde ce gigot dans son plat avec tendresse : "Que c'est beau un gigot tout de même ! Dit-elle tout haut pour elle seule. Il lui arrive de parler tout haut et cela la réconforte.
Ses mains se posent sur lui avec amour et le caressent, elle aime ce contact. La pendule toujours présente et indiscrète, scande le temps sans s'émouvoir et la rappelle à l'ordre en sonnant dix heures pour la deuxième fois. Eh oui, cette pendule sonne deux fois chaque heure, il y en a comme ça ! Pour Marie qui est sans cesse dans les nuages où elle aime se cacher pour se déconnecter de la réalité parfois difficile à affronter (elle y est si bien) une pendule aussi bruyante est une bénédiction ! Sans elle, comment serait-elle à l'heure ?
Elle se met en devoir d'éplucher l'ail rapidement, si l'on peut dire, car la peau s'accroche et ce n'est pas si facile de l'enlever du premier coup. Elle enlève le germe (comme le recommandent les chefs cuisiniers.) A l'aide d'un bon couteau, elle fend le gigot en maints endroits pour y introduire l'ail plus sel et poivre. S'enduire les mains d'huile pour les passer autour sur la peau et enfin un dernier coup de salière et de poivrière et le tour est joué. Il ne reste plus qu'à introduire le plat dans le four. Ce travail préparatoire lui a pris à peine un quart d'heure. Elle est satisfaite ; ses invités seront contents ; elle aime leur faire plaisir.
Elle vérifie qu'il ne manque rien sur la table de la salle à manger où elle a dressé le couvert et s'assied sur une chaise pour admirer son oeuvre ; c'est alors que le téléphone sonne :
-- Allô chérie, ne t'inquiète pas, j'arriverai un peu en retard, tout va bien ; tu n'auras qu'à servir l'apéritif s'ils arrivent avant moi. A tout à l'heure !
Il ne s'embête pas celui-là décidément ! Se permettre un retard ; justement le jour où ils ont du monde ! Comme d'habitude, elle devra compenser son insouciance. C'est si égoïste un homme ! Il lui gâche sa vie sans arrêt et elle doit dire : "AMEN". Il faut dire qu'elle a dû lui forcer la main pour faire ce repas. Peut-être veut-il ainsi se venger d'elle.
Elle prend son visage entre ses mains et sent des larmes couler de ses yeux. Elle se rend compte que si ça continue, elle aura les yeux bouffis et cela fera mauvais effet. Elle se lève donc et va faire un tour dans le jardin ; ses fleurs sont là pour lui remonter le moral et elle sourit en pensant : "Ne pas me préoccuper de cet énergumène !"
Lydia CHAMARIE
Tags : , main, heure, pendule, sans
-
Commentaires
Bien tristounet ce texte ! quel calvaire ces petits tracas quotidiens qui usent l'amour et jamais ne lui vient l'envie de fuir ????????,
Elle est bête, elle n'(a qu'à faire comme Eliane, mettre son homme devant le fourneau.... Rires. Bises de nous deux
Moi aussi, j'ai trouvé cette dernière note un peu tristounette !
J'espère que ça n'est pas... "autobiographique" ?
Bonne journée,
Bises,
Gérard
Coucou Aliette !
Une colère apaisée par l'écrit de ce texte l'amie ?
Bon lundi gros bizoux Françoise !
Bonjour Lydia----Merci pour le partage de ce texte--------------J'espère que tu as passé un bon weekend---------Je viens te souhaiter une très bonne semaine----------Bisous--------J'ai ressorti ce texte que j'aie écrit il y a huit ans. Mais il est toujours d'actualité je trouve.
Bisous
J'ai ressorti ce texte d'un classeur que j'aie vidé. Je ne pensais qu'il donnerait cet air tristounet.
Je ne le ferai plus !
tu écris très bien
je te souhaite une bonne semaine
bisous ensoleillés et ti bo kréol
•-~·*'Ś Ő Ń Ŷ Á'*·~-•
Bonjour ma douce,
Tu sais, ton texte sera toujours de mode, rien ne changera.
J'espère que tu vas bien, on garde le moral, on va de l'avant.
On laisse les soucis et les emmerdeurs sur le côté.
Passe une agréable journée.
Je t'envoie ma tendresse et de gros bisous.
Je le trouve très bien ce texte et toujours d'actualité.
Gros bisous ma chère Aliette.
Josiane.
Ajouter un commentaire
Bonjour ma douce,
Un très joli texte, on s'y retrouve un peu.
J'aime être dans les nuages, j'y suis souvent.
Mon énergumène est adorable, j'ai de la chance.
Merci pour ce beau partage.
Tu es un peu tristounette en ce moment. Tout va bien.
Le petit boy, ça va.
Ne te mets pas en tête du négatif, tu verras tout va bien pour Boy.
Passe une bonne semaine et je t'envoie plein de bonnes ondes.
Un vent de bisous et on est zen !